MANIFESTATION. Des dizaines de locataires de Longueuil se sont joints aux militants du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et de la Coalition Ontarienne contre la pauvreté (OCAP), le 12 octobre, à Ottawa, afin d’interpeller le gouvernement fédéral sur l’urgence d’améliorer les conditions de logement.

Ce rassemblement à Ottawa survient alors que le gouvernement fédéral tente de faire avancer les conditions de vie des Canadiens et la reconnaissance du droit au logement. Ce dernier doit bientôt présenter une première Stratégie canadienne sur le logement.

Trois organismes de la Rive-Sud prenaient part à cette manifestation, soit le comité Logement-Rive-Sud, le comité Logement Beauharnois et la Maison La Virevolte.

Tandis qu’une quinzaine de militants de l’association longueuilloise La Virevolte s’engouffraient jeudi matin dans un autocar vers Ottawa, l’organisatrice communautaire Marie-Ève Bouchard prenait le temps d’expliquer les préoccupations de l’organisme au Courrier du Sud.

«Nous nous mobilisons afin de nous assurer que ce ne sont pas que des promesses électorales faites par le gouvernement Trudeau, a précisé Marie-Ève Bouchard. Cette stratégie ne doit pas être un écran de fumée. Nous revendiquons la construction rapide de logements sociaux. Le gouvernement prévoit d’investir 11,2 G$ en 10 ans pour le logement : c’est beaucoup trop long! Nous demandons à ce que soient investis 2 G$ par année pour la création d’HLM. Ce qui nous inquiète aussi, ce sont les fins de conventions des logements sociaux bâtis avant 2014. Le gouvernement va-t-il les laisser choir? Il y a danger.»

Serge, 61 ans, vit en HLM depuis 20 ans et milite pour l’accès aux logements sociaux des personnes à bas revenus.

«Avec l’association, nous avons réalisé une tournée des logements du Québec, explique le bénévole. Beaucoup trop de gens vivent dans des logements mal entretenus par les propriétaires. Les droits au logement ne sont pas respectés. Même l’ONU a pointé du doigt le Canada. Il faut des meilleures conditions de vie.»

Selon les statistiques du gouvernement, 989 385 locataires canadiens ont des besoins impérieux de logement, vivent dans un logement trop petit, insalubre ou trop cher. Mais pour le FRAPRU, le retrait fédéral du secteur du logement social reste une des principales causes de la crise actuelle du logement abordable constatée à travers le pays.