Meurtre de Jenique Dalcourt: une saga aux nombreux rebondissements
Le 21 octobre 2014, Jenique Dalcourt est sauvagement tuée sur une piste cyclable du Vieux-Longueuil alors qu'elle rentre à la maison. Un an plus tard, beaucoup d'actions ont été prises et beaucoup d'encre a coulé, sans que le meurtre ne soit résolu. Retour sur une des sagas judiciaires les plus importantes de l'histoire récente de Longueuil.
Le corps de Jenique Dalcourt a été retrouvé par un passant vers 22h, le soir du meurtre. La victime était alors en arrêt cardio-respiratoire. Son décès a été confirmé le lendemain.
La scène a été bouclée par le Service de police de l'agglomération de Longueuil pour permettre aux experts en scène de crime de faire leur travail.
Scène contaminée
Rapidement, les critiques ont commencé à se multiplier dans ce dossier.
Selon un reportage du quotidien La Presse, la scène de crime aurait été contaminée à plusieurs reprises pendant l'enquête.
Ainsi, le secteur a été ouvert au public dès le 23 octobre. Plusieurs personnes sont venues déposer des fleurs sur le site du meurtre. L'endroit a ensuite été à nouveau bouclé en soirée.
N'empêche, le lendemain, des travailleurs de la Ville de Longueuil ont traversé un périmètre de sécurité laissé sans surveillance afin d'émonder des arbres. Les débris qu'ils ont laissés auraient compliqué le travail du SPAL lorsque les experts en scène de crime ont voulu retourner sur place.
«On est resté sur la scène durant plus de 24 heures, ce qui nous a permis de recueillir tous les éléments de preuve qu'on avait besoin, avant de lever le périmètre une première fois», a affirmé le directeur du SPAL, Denis Desroches, quelques jours après la publication du reportage de La Presse.
Le Courrier du Sud a tenté, sans succès, d'obtenir une entrevue avec M. Desroches pour faire le point sur le dossier, un an plus tard.
Depuis le meurtre, le site a été réaménagé pour le rendre plus sécuritaire.
Peu de réponses
Un suspect de 26 ans a été arrêté le 25 octobre, quatre jours après le meurtre. Il a été interrogé pendant deux jours par les policiers, mais ceux-ci ont dû le libérer, faute de preuves.
En novembre, le SPAL confirmait avoir reçu certains résultats des analyses en laboratoire. Les policiers refusent toutefois de préciser la nature de ces résultats tant que l'enquête est en cours.
Le SPAL a demandé une extension sur la saisie de certains des biens du suspect afin de poursuivre les expertises en laboratoire. Le délai arrivait à échéance mardi, soit après la mise sous presse du journal.
L'affaire Carole Thomas
Une tierce personne est venue compliquer l'enquête sur le décès de Jenique Dalcourt. En février, Carole Thomas, une mère monoparentale, a affirmé aux médias qu'elle avait été violée dans le même secteur deux jours avant le meurtre de Jenique Dalcourt.
Ses propos ont amené la mairesse Caroline Saint-Hilaire à ordonner la tenue d'une enquête interne, avec l'aide d'un enquêteur du ministère de la Sécurité publique.
L'enquête a plutôt mené à l'arrestation de Mme Thomas, qui fait aujourd’hui face à des accusations de fraude, de fabrication et d'utilisation de faux documents ainsi que de méfait public. Elle a comparu le 7 juillet au palais de justice de Longueuil, et doit retourner en cour pour son enquête préliminaire en novembre.
Que s'est-il passé en un an?
• 21 octobre 2014: Jenique Dalcourt est sauvagement attaquée sur une piste cyclable située entre le chemin de Chambly et la rue de Normandie. Son décès est constaté à l'hôpital le lendemain.
• 23 octobre: la scène de crime est rouverte. Des passants déposent des fleurs à l'endroit où le corps de Jenique a été retrouvé. La scène est bouclée de nouveau en soirée.
• 24 octobre: des employés de la Ville de Longueuil émondent des arbres situés dans la scène du crime, contaminant davantage les lieux.
• 25 octobre: un homme de 26 ans est arrêté et interrogé par la police. Il est relâché deux jours plus tard sans qu'aucune accusation ne soit portée contre lui.
• 28 octobre: 300 personnes participent à une première veillée et à une course à pied à la mémoire de Jenique.
• 25 novembre: le SPAL confirme la réception de certaines analyses de laboratoire, sans en préciser la nature.
• 3 février 2015: Carole Thomas affirme avoir été agressée sur le même site, deux jours avant le meurtre. Elle accuse le SPAL de ne pas l'avoir prise au sérieux.
• 2 avril: Carole Thomas est arrêtée et interrogée par le SPAL, qui l'accuse d'avoir créé de toute pièce son histoire de viol. Elle comparaît en cour le 7 juillet.
• 31 août: Longueuil annonce qu'elle tiendra une consultation sur la sécurité des lieux publics.
• 15 octobre: Longueuil dévoile son tout premier Plan d'action pour améliorer la sécurité en milieu urbain.
• 21 octobre: la Ville dévoile un «espace de recueillement» à la mémoire de Jenique Dalcourt et de toutes les femmes victimes de violence. Aussi, une marche de solidarité est organisée, sur les lieux du crime, par les Brossardoises Chrep Lok et Nathalie Berthiaume.