ÉDUCATION. Entouré d’un parterre d’élèves, d’enseignants et de membres du personnel, le directeur de l’école alternative des Quatre-Saisons Michl Nicholson a quitté son poste le 4 avril, suscitant une vive émotion. Mais ne lui parlez pas de retraite! Le charismatique septuagénaire est impliqué au sein du Réseau des écoles publiques alternatives du Québec (RÉPAQ) et compte bien continuer sa mission de consultant auprès des établissements scolaires.
À 70 ans, Michl Nicholson a décidé de se consacrer davantage à ses projets personnels, tout en continuant de garder un œil sur le développement des écoles alternatives au Québec.
«Je viens de vivre quatre « foutues » belles années à Quatre-Saisons, lance spontanément M. Nicholson, en entrevue avec <@Ri>Le Courrier du Sud<@$p> quelques jours après son départ à la retraite. Cette école est un milieu incroyablement stimulant, gai et rempli d’amour. Ces années m’ont permis de grandir. Et j’y ai reçu plus que je n’ai donné…»
«Je viens de vivre quatre « foutues » belles années à Quatre-Saisons!»
– Michl Nicholson
Encourager l’autonomie
Michl Nicholson a d’ailleurs de nombreuses anecdotes à raconter sur chacun de ses élèves, enseignants ou intervenants qu’il connait tous par leur prénom. Et lorsqu’on le questionne sur son style de gestion, il répond d’emblée qu’il privilégie la confiance et l’autonomie promues par les écoles alternatives.
«Quand on développe l’autonomie, on évolue dans un environnement de partage et de recherche du consensus où tout le monde a sa place, explique-t-il. J’offre beaucoup de confiance au monde, c’est dans ma nature. Je pars du principe que tout le monde est correct et que l’on a plus à gagner en étant confiant. On est tous là pour apprendre.»
«Les enfants ont besoin d’être compris, d’amour et d’écoute, poursuit-il. Je ne suis pas pour l’interventionnisme ou l’éducation punitive. Il y a de la discipline dans nos écoles alternatives, mais cela se base sur une relation d’aide et d’accompagnement.»
Après quarante ans dans le milieu de l’éducation, celui qui devait faire un simple remplacement à la commission scolaire Marie-Victorin (CSMV) en 2014 a finalement accepté un poste de directeur à l’école des Quatre-Saisons.
«Je quitte à regret, mais j’ai plein de beaux projets en tête, explique M. Nicholson. Je veux profiter de ma famille; m’occuper de mon grand terrain à Oka; voyager; prendre le temps de faire des marches en forêts et en montagne… Je continue également d’être une personne ressource en matière d’école alternative et de donner des conférences.»
Philosophie de l’éducation
Avec sa barbe blanche, ses chemises en lin, ses yeux rieurs et son air serein, Michl Nicholson, l’homme de consensus, ne laisse personne indifférent. Les enfants verront en lui le père Noël, tandis que les adultes lui prêteront plutôt les attributs d’un sage philosophe.
Tour à tour enseignant, directeur et conseiller pour différentes commissions scolaires, il a également toujours eu à cœur son rôle de père. Il explique d’ailleurs que ses cinq enfants sont pour lui une grande source d’inspiration.
«Ce que j’espère pour mes enfants, c’est qu’ils soient heureux et épanouis à chaque étape de leur vie. Je souhaite la même chose aux enfants avec lesquels j’ai travaillé. Je leur dis qu’il n’y a pas d’échecs, qu’il n’y a que des apprentissages. Si tu as un doctorat et que tu es malheureux, ça ne sert pas à grand-chose… Chacun est responsable de ça. Moi, je suis heureux.»
Passionné de livres et d’essais sur la pédagogie, Michl Nicholson défend ses valeurs en poursuivant son statut de personne ressources du RÉPAQ afin de former les établissements à la philosophie des écoles alternatives.
«On oublie souvent l’humain, soutient le spécialiste de l’éducation alternative. Dans les écoles alternatives, nous axons nos efforts sur la relation plutôt que sur la performance, bien que la réussite soit tout aussi importante pour nous.»
