Olympiques : ils sont Américains, représentent le Canada et s’entraînent à Longueuil
C’est au club d'escrime Olympia de Longueuil que Blake Broszus et Bogdan Hamilton s’entraînent pendant quelques semaines par année depuis trois ans. Possédant tous deux la double nationalité américaine et canadienne, ils ont choisi de représenter le Canada sur la scène internationale, un choix judicieux qui les a menés aux Jeux olympiques.
Broszus est originaire de San Jose, en Californie; Hamilton, de Saint-Louis, au Missouri. Ils peuvent cependant représenter le Canada grâce à leurs parents.
«Mon père est d’Edmonton. Il était un camionneur et il est presque mort dans un blizzard. Alors il a dit : ok, allons en Californie!» raconte Blake Broszus en riant.
La mère de Bogdan Hamilton a quant à elle immigré à Montréal dans sa jeunesse, où elle a rencontré son père, qui était professeur dans la métropole. Le couple a ensuite déménagé aux États-Unis.
Affronter son idole
C’est ainsi au sud de la frontière que les deux escrimeurs ont découvert le sport dans leur jeunesse, pour éventuellement devenir des athlètes de haut niveau.
À 23 ans, Broszus en sera d’ailleurs à ses deuxièmes Jeux, lui qui a pris part à l’épreuve de fleuret par équipe en 2021. Un événement marquant pour lui, malgré le contexte de la pandémie.
«Je n’avais aucune autre base pour comparer, alors c’était ça mon expérience olympique. C’était vraiment cool de voir le village olympique, avec tous ces athlètes rassemblés. À ce moment-là, on était un peu habitué aux restrictions Covid, c’était notre quotidien, mais oui, je suis vraiment excité de voir des Jeux plus ouverts», souligne-t-il.
L’équipe avait terminé au 9e rang, mais Broszus avait tout de même pu affronter celui qui l’avait inspiré à pratiquer l’escrime, l’Allemand Benjamin Kleibrink, champion au fleuret aux Jeux de 2008.
Aux Jeux de Paris, Broszus sera de nouveau de l’épreuve par équipe, mais aussi à l’épreuve individuelle.
Pour ses premiers Jeux, Bogdan Hamilton, 20 ans, sera pour sa part de l’épreuve par équipe.
Les deux offrent d’ailleurs une réponse succincte, lorsqu’on leur demande leurs objectifs.
«La médaille d’or. Tu ne peux y aller et vouloir quoi que ce soit d’autre! Tu dois viser ça!» assure Hamilton.
L’escrime, un sport qui se joue dans la tête
On retrouve trois types d’armes en escrime : l’épée, le sabre et le fleuret.
«La plupart des gens commencent avec le fleuret, parce que c’est très technique. C’est une belle façon d’apprendre la base de l’escrime, et après, on peut essayer l’épée ou le sabre», explique Blake Broszus.
Celui-ci aime particulièrement l’escrime, «parce que c’est un sport qui te pousse et qui t’implique autant physiquement et mentalement. Il peut y avoir différentes variations pour différentes personnes. Certains te tendent des pièges, ils ont des tactiques, d’autres sont très athlétiques, tout le monde à son propre mélange, ça amène tous ces différents aspects que tu ne trouves pas nécessairement dans les autres sports», ajoute-t-il.
«Pour moi, j’ai une relation amour-haine avec l’escrime. Parfois, je l’aime beaucoup, parfois je le hais! Il n’y a pas une formule pour gagner en escrime, tu peux être grand ou petit et réussir. Alors il faut trouver ton style», soutient pour sa part Bogdan Hamilton.
Ainsi, la clé du succès ne se trouve pas dans les habiletés physiques, estime-t-il.
«Bien sûr, t’as besoin d’être rapide, mais au top, tout le monde l’est. Je pense que le plus important, c’est de garder un niveau de calme dans ta tête, de ne pas laisser tes émotions prendre le dessus.»