Texte du Brossard Éclair

IMMOBILIER. Les résidents du secteur B ne veulent rien savoir du projet de complexe résidentiel qui devait remplacer l’ancienne épicerie Métro du boul. Milan. Ils ont réussi à bloquer le changement de zonage qui permettrait la construction d’immeubles à logements.

Le bâtiment qui abritait l’ancien Métro a plutôt dépéri depuis que l’épicier a plié bagages. L’an dernier, des résidents du secteur s’étaient plaints au Brossard Éclair de l’état des lieux. La Ville a ensuite confirmé qu’un projet de complexe résidentiel se dessinait pour revitaliser l’endroit.

Or, ce projet ne semble pas plaire au voisinage. Une pétition soumise à la Ville a forcé la tenue d’un registre pour approuver le changement de zonage nécessaire au projet. Les opposants devaient réunir 108 signatures pour le bloquer; ils en ont eu 178 selon les chiffres de la municipalité.

«C’est un projet de 350 logements sur huit étages; c’est énorme pour une petite place!, affirme Carmen Abdel-Rahman. On est dans un coin tranquille ici.»

Son mari, Hosni Abdel-Rahman, s’était d’ailleurs présenté au conseil municipal l’automne dernier pour demander aux élus d’abandonner le projet. Il s’inquiétait notamment de l’augmentation du trafic qu’il pourrait entraîner.

Yves St-Onge s’est aussi réjoui du résultat. Ce résident de la rue Bernard s’est fait expulser de la dernière séance publique du conseil municipal parce qu’il a rabroué les élus sur cette question.

«Merci à ces personnes qui se sont déplacées et informées et qui ont à cœur la planification du secteur B. Nous espérons que les personnes concernées par ce projet feront leurs devoirs en étant attentives aux citoyens», a-t-il affirmé par courriel.

Trop grand pour le secteur

Outre le trafic causé par l’arrivée de nouveaux résidents, l’intégration du complexe aux bâtiments existants pose aussi problème, selon les opposants. La plupart des résidences situées derrière l’épicerie sont des maisons unifamiliales. De l’autre côté du boul. Milan, on retrouve des immeubles à logements de trois étages maximum. Or, le projet aurait des édifices qui atteindraient jusqu’à huit étages.

Le changement de zonage proposé par la Ville limitait la hauteur des édifices à trois ou quatre étages s’ils se trouvaient près de la place Bourassa. Les autres édifices n’avaient pas de limites d’étages, mais leur hauteur maximale était fixée à 22,75 mètres.

Réaction attendue au conseil

L’atteinte du seuil de 108 signatures signifie que la Ville ne pourra aller de l’avant avec le changement de zonage, à moins d’organiser un référendum sur le sujet. Elle pourra toutefois soumettre une version modifiée du projet.

La Ville devrait faire connaître ses intentions lors de la séance du conseil municipal de ce soir.