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Pont Samuel-De Champlain : nouvelle demande de murets pour réduire le risque de suicides

Il y a 5 heures
Modifié à 18 h 34 min le 22 novembre 2024
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

Dans son rapport récemment publié, la coroner Me Camille Paquin recommande aussi à Signature sur le Saint-Laurent (SSL) d’outiller le personnel.(Photo: Le Courrier du Sud – Archives)

Un nouveau rapport de coroner recommande l’installation de murets de béton sur le pont Samuel-De Champlain, afin d’y prévenir les risques de suicide. Il s’agit d’une troisième voix officielle qui suggère à Infrastructure Canada d’installer de telles barrières pour en rendre l’escalade impossible.

Dans son rapport récemment publié, la coroner Me Camille Paquin recommande aussi à Signature sur le Saint-Laurent (SSL) d’outiller le personnel qui intervient auprès de personnes en détresse sur le pont, notamment au moyen de formations pratiques. 

Son rapport revient sur le décès d’un jeune homme de 27 ans, survenu le matin du 3 février. 

Il a immobilisé son véhicule au kilomètre 56,3. Un surveillant est allé à sa rencontre, en se plaçant vis-à-vis la porte du côté passager. L’homme avoue qu’il ne se sent pas bien et le surveillant appelle les services d’urgence.

Le jeune individu a profité d’un moment d’inattention du surveillant pour sortir de la voiture, parvenant rapidement à enjamber le muret de béton, où il n’y a pas de portion vitrée. Les services d’urgence ont constaté le décès sur place, près des piliers du pont. 

«Il appert que M. […] a enjambé sans difficulté apparente le muret (glissière de sécurité), même si cette installation est identique aux autres ponts du Québec», écrit Me Paquin. 

Le muret est d’une hauteur de 80,5 cm.

La coroner soutient aussi qu’une «discussion franche sur les idées suicidaires [qui n’ont pas été abordées par le surveillant] de même qu’un positionnement à la porte du conducteur aurait peut-être pu mener à une résultante différente».

Un souhait que ça change

«J'accueille ce rapport comme une autre étape dans mon cheminement», souligne la mère de la victime. 

Elle se dit satisfaite des recommandations, s’étonnant notamment que le surveillant n’ait pas demandé à son fils s’il avait des idées suicidaires, par crainte de l’influencer.  

La mère aurait aussi souhaité une recommandation demandant une intervention plus rapide des premiers répondants. 

Elle espère que le rapport contribuera à faire bouger les choses, «car à ce jour, aux deux paliers gouvernementaux, plus personne ne parle de sécuriser cette portion de pont».

Peu d’information 

Logement, Infrastructures et Collectivités Canada (LICC) affirme qu’il n’est «pas possible de commenter sur quelles mesures exactes seront ou non prises», en matière d’ajout de mesures dissuasives sur le pont Samuel-De Champlain.

LICC et SSL disent poursuivre leurs efforts dans l’évaluation des nouvelles solutions qui pourraient contribuer à dissuader significativement plus de ces incidents tragiques.

«LICC suit attentivement la tendance au niveau des suicides sur le pont et travaille également avec d’autres ponts à l’international, ainsi qu’avec SSL, pour mettre en commun des idées de solutions pour améliorer les dispositifs de prévention du suicide», expose-t-on.

Rappelons qu’une étude de faisabilité sur l’ajout de mesures et de dispositifs est en cours. Cet été, des autocollants avec des messages de prévention du suicide et le numéro à la ligne d’aide ont été installés sur le rail supérieur de la barrière dissuasive et sur les téléphones d’urgence.

LICC rappelle qu’il n’y a pas de «tendance majeure au niveau des suicides» sur cette infrastructure. «Chaque incident est un incident de trop et il est essentiel d’en minimiser la fréquence», indique-t-on.

«Les barrières dissuasives qui ont été intégrées à la construction du pont lors de sa construction répondent aux normes et meilleures pratiques dans le domaine et plusieurs mesures supplémentaires ont déjà été mises en place», insiste LICC. 

Actuellement, seul un côté du corridor nord est protégé par une clôture dissuasive. Pour protéger l’entièreté du pont, des barrières devraient être ajoutées à gauche en direction nord, ainsi qu’à gauche et à droite en direction sud.

Quant à la recommandation sur les outils à fournir au personnel, LICC indique que des formations ont déjà été dispensées aux patrouilleurs SSL en 2021 par l’organisation Suicide Action Montréal.

En cas de besoin, contacter la ligne téléphonique provinciale de prévention du suicide 1 866 APPELLE (277-3553).