Le milieu communautaire de Longueuil réclame le retour du Programme de soutien au développement social, inactif depuis 2024. La CDC AL profite de la campagne électorale municipale pour lancer sa propre campagne : «Le développement social, c’est rentable».

«La Ville de Longueuil et le milieu communautaire, on doit absolument travailler ensemble pour répondre aux défis d’aujourd’hui et ceux des prochaines années. On vous demande de nous aider à aider ceux qui en ont besoin.»

Voilà le message lancé aux candidats municipaux et aux futurs élus par Martin Boire, directeur général de la Corporation de développement communautaires de l’agglomération de Longueuil (CDC AL), lors d’une conférence de presse devant l’hôtel de ville le 23 octobre.

Il voit la réactivation du programme de soutien au développement social comme le premier pas à franchir.  «400 000$ par an, ce n’est pas ça qui va régler tous les problèmes de nos territoires. Mais 400 000$, c’est souvent la petite bougie d’allumage qui permet à un projet d’émerger», a-t-il illustré.

La CDC entend dès le 2 novembre travailler avec la Ville pour développer des leviers financiers permanents pour les groupes communautaires. «Je suis persuadée que la Ville de Longueuil et la CDC, on peut convaincre ensemble les grandes fondations de soutenir le développement social. Montréal y est parvenu, on est au moins aussi bon qu’eux.»

Nombreuses voix

La campagne plaide que le développement social est rentable sur divers plans, notamment écologique et économique. Selon l’IRIS, augmenter de 1$ le financement des organismes au Québec permet de générer des économies d’environ 12$ dans les dépenses publiques en santé.

Plusieurs employés d’organismes ont toutefois vanté la rentabilité «humaine» du développement social, en rapportant des témoignages de citoyens qui évoquent le rôle que les organismes ont joué dans leur vie.

«L’organisme me permet de faire partie de la société, faire partie des discussions qui me concernent», a partagé comme témoignage un intervenant de Second lieu, qui œuvre auprès de personnes vivant des enjeux de santé mentale.

(Photo : Le Courrier du Sud – Ali Dostie)

Clara, du Centre communautaire pour aînés de Longueuil, a lu ce qu’un membre a écrit : «Le centre me permet de voir des gens et de briser l’isolement, de sourire à la vie».

«Les organismes répondent à des besoins réels qui ne seraient pas comblés autrement», a lu Émilie, du Centre d’action bénévole de Saint-Hubert.

Pas moins de 500 cartes postales ont été signées de ces témoignages.

Martin Boire a aussi nommé le travail concerté d’organismes, tels que les Tables territoriales en développement social, qui ont mené notamment à l’instauration du Frigo du coin à LeMoyne ou encore à la création d’un CALACS.

Message entendu

Candidate de Coalition Longueuil et conseillère municipale responsable notamment de la vie communautaire, Nathalie Delisle a dit avoir prêté l’oreille aux «organismes qui réclament plus de services et d’argent».

«On vous entend, on est là», a-t-elle affirmé, rappelant le travail de la direction du développement social à la Ville, qui accompagne les organismes sur le terrain.

Candidate d’Option Alliance dans Boisé-Pilon, Joanne Costo a témoigné de l’importance qu’ont à ses yeux les organismes communautaires. «J’espère être élue et faire entendre la voix des citoyens et la voix des organismes. C’est super important», a relevé celle qui dit s’impliquer depuis 30 ans dans sa communauté.

Absent de la conférence, Agora Longueuil a décliné l’invitation de la CDC AL.

La campagne «Le développement social, c’est rentable» se prolongera jusqu’aux élections provinciales, la CDC souhaitant faire entendre son message aussi au gouvernement du Québec.