La dernière séance publique du conseil municipal de Saint-Lambert avant les élections a été animée. Il était 22h30 lorsque la période de questions des citoyens s’est terminée, soit trois heures après le début de la séance. Au cœur de l’agitation : la vente d’une parcelle de lot municipal au promoteur immobilier Blackgrove.
La vente a ultimement été adoptée à la majorité, non pas sans objections, alors que quatre conseillers sur les sept présents ont voté en faveur.
Le lot en question est une partie de terre étroite, mais longue, juste à côté du stationnement d’exo de la gare de train de Saint-Lambert. Il sert occasionnellement de stationnement, mais n’est pas entretenu. Selon la mairesse Pascale Mongrain, le terrain a été vendu pour 2 M$ à Blackgrove, un promoteur immobilier actif à Saint-Lambert, qui possédait déjà le terrain adjacent.
Une pétition avec plus de 300 signatures circulait déjà en ligne avant la tenue de la séance publique, afin de retirer le point à l’ordre du jour.
«Qu’est-ce qui presse?»
Les doléances ont été nombreuses de la part des élus dissidents et des citoyens venus au micro, mais majoritairement, les gens ont demandé : «qu’est-ce qui presse?». En d’autres mots, plusieurs demandaient pourquoi adopter la vente d’un terrain lors de la dernière séance publique avant la fin du mandat de ce conseil.
«La dernière séance du mandat devrait être consacrée à expédier des affaires courantes qui n’engagent pas le prochain conseil», a notamment mentionné le conseil et aspirant à la mairie Loïc Blancquaert, qui a aussi critiqué la procédure pour mener à la vente.
«Je ne suis pas contre de vendre à Blackgrove, mais je trouve qu’on agit trop vite. Il est là le point. […] On devrait consulter la population, regarder nos besoins à tous les niveaux avant de se départir d’un actif», a ajouté la conseillère Stéphanie Verreault.
Pour sa part, le conseiller Francis Le Chatelier, qui a également voté contre l’adoption, estime que la Ville aurait pu obtenir plus d’argent pour ce lot.
«Rien ne presse!»
La mairesse et les autres élus présents ont de leur côté défendu le processus et la valeur ajoutée d’une telle vente pour la Ville.
«Ça fait plus de 10 ans qu’on parle de la ville courte distance, de densifier près des transports. Là, on est à 2 pas de la gare, du centre-ville, et c’est un terrain vague, désaffecté, qui ne sert pas beaucoup. Il faut s’attendre à ce que ces terrains-là, et il en reste peu dans notre ville, soient appelés à être redéveloppés. C’est dans l’air du temps», a mentionné la conseillère Virginie Dostie-Toupin.
«Ce lot-là, on nous l’a expliqué clairement, est peu construisible par sa forme et sa proximité du chemin de fer», a-t-elle renchéri.
Mme Mongrain a pour sa part fait la chronologie de l’approche du promoteur vers la Ville afin d’acquérir le terrain et a ultimement estimé que la Ville était gagnante de vendre un terrain «qui n’a pas beaucoup de valeur».
Quant au moment choisi pour l’adoption, juste avant la fin du mandat, Mme Mongrain a indiqué ne pas avoir voulu repousser la vente à plus tard.
«Je pose la question, qu’est-ce qui serait différent le 17 novembre [la prochaine séance publique]? Il n’y a rien qui presse, mais je veux juste rappeler que pendant 20 ans, pas grand-chose n’a bougé dans notre ville. On a fait la liste de nos réalisations, ç’a été beaucoup de rattrapage, justement parce que tout a été figé année après année», a-t-elle soutenu.
Le directeur général de la Ville par intérim, Sylvain Villeneuve, a lui aussi évoqué que l’étroitesse du terrain posait un grand défi pour un projet de logements.
Il a aussi mentionné que toute décontamination qui serait nécessaire devra être réalisée aux frais de l’acheteur et que des conditions restrictives comme l’obligation d’entamer un projet d’ici 5 ans avaient été intégrées dans l’entente
