Texte du Brossard Éclair
Dana Malowany et les Suprêmes de Saint-Léonard ont vécu le pire scénario lors des Championnats du monde de patinage synchronisé présentés à Colorado Springs, les 7 et 8 avril, alors qu’une des seize patineuses de l’équipe a été blessée par une lame de patin en pleine compétition.
Au programme court, lors d’une collision provoquant trois chutes, toutes pénalisées, la patineuse Geneviève Rougeau a eu un muscle de la jambe lacéré par le patin d’une de ses coéquipières.
«Dès le premier élément complexe du programme court, un croisement où des filles patinent dans des directions opposées, il y a eu une collision, raconte la patineuse de Brossard Dana Malowany. Deux de nos filles, dont Geneviève, ont chuté. Courageuse, Geneviève a continué la routine, mais lors d’un saut où elle devait atterrir sur sa jambe blessée, la douleur était trop vive et elle a chuté de nouveau. Le reste de la routine s’est poursuivi mais pour certaines qui ont vu ce qui se passait, il était difficile de garder la concentration. À la fin de la routine, l’inquiétude passait devant le pointage.»
Ce programme court quelque peu chaotique a valu la 9e place provisoire aux Suprêmes.
Une remplaçante inexpérimentée sous pression
Rapidement, le médecin a fait des points de suture intérieurs et extérieurs au muscle de la jambe de la patineuse blessée. Elle n’aura de séquelle permanente, mais sa blessure étant plus sérieuse que prévue, elle ne pouvait participer au programme libre du lendemain.
«Nous nous sommes donc regroupées, relate Dana. Nos deux capitaines ont fait un travail formidable pour remonter le moral des troupes. En soirée, une remplaçante, Sora Hatano, qui n’avait jamais patiné avec nous, a été désignée. Elle a eu à mémoriser des tonnes de consignes et n’a eu que 15 minutes officielles pour pratiquer sur la patinoire.»
Le lendemain, tout était en place pour un rendez-vous spécial.
«Par coïncidence, notre musique principale était une interprétation dramatique d’une chanson de Sia prônant de ne jamais désespérer et de croire en soi, souligne Dana. Les spectateurs connaissaient notre situation et étaient de notre côté. L’ambiance était magique et nous avons fait un sans-faute beau et émotif au possible. Nous avons eu droit à une ovation monstre, sûrement la plus sentie de la soirée, pendant que nous nous enlacions autour de notre remplaçante.»
Avec cette prestation émotive, les Suprêmes ont obtenu la 5e place du programme libre et le 8e rang au total.
L’émotion avant les points
Dana Malowany est revenue enchantée de son séjour au Colorado, malgré les embûches.
«En patinage synchronisé, il y a des pointages et des classements, mais les patineuses veulent surtout réussir de belles chorégraphies qui font passer l’émotion, peu importe le résultat. Nous avons atteint un niveau inégalé qui restera en nous pour toujours.»

