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Voici un minibus Volkswagen qui n’a pas besoin de volant

le vendredi 02 août 2024
Modifié à
Par Luc Gagné

Bien avant qu’on ne parle de conduite autonome assistée par ordinateur, ce minibus Volkswagen a été mis en service sans volant. C’était en 1955 ! En fait, il n’en avait pas besoin puisqu’il a été conçu exclusivement pour circuler sur des rails. Entièrement restauré par les spécialistes du département Classic Vehicles de Volkswagen Commercial Vehicles (VWNO), ce minibus ferroviaire il a été dévoilé aux participants du Bulli & Coffee qui avait lieu à Hanovre, en Allemagne, le 2 juin 2024, dans le cadre de la Journée internationale des minibus VW.

Le département Classic Vehicles de la filiale des véhicules commerciaux de Volkswagen est bien connu pour avoir redonné vie à divers joyaux de l’histoire du Type 2 (aussi appelé Transporter), notamment de véhicules de sa première génération (les T1) qui a été produite entre 1950 et 1967.

En 2022, par exemple, Classic Vehicles a présenté le spectaculaire Renard à chenillettes, un T1 semi-chenillé (half-track disent les anglophones) transformé pour une utilisation tout-terrain avec quatre essieux et des chenilles à l’arrière avec entraînement par chaîne. La trouvaille la plus récente de ce département est ce minibus ferroviaire de 1955 également connu sous le nom de Klv-20. En français, ce genre de véhicule s’appelle une draisine (voir l’étymologie de ce mot plus bas).

À la recherche d’un véhicule compact

L’histoire commence en 1954. La Deutsche Bundesbahn (les chemins de fer fédéraux allemands) a besoin de nouveaux véhicules de service compacts pour entretenir son réseau ferroviaire. Plutôt que de créer un nouveau véhicule à partir de zéro, ses dirigeants imaginent plutôt le concept d’un véhicule léger dont la carrosserie sera mariée à un châssis spécial conçu pour un usage ferroviaire. Et pour ce faire, on choisit la camionnette Type 2 de Volkswagen.

Deux entreprises sont chargées de construire 30 de ces véhicules qu’on baptise Klv-20. En l’espace d’un an, la Martin Beilhack de Rosenheim et la Waggon-und Maschinenbau GmbH de Donauwörth en livre chacune une quinzaine.

Cette draisine est constituée essentiellement de trois éléments : la carrosserie d'un minibus T1 dotée de roues pour rails, un moteur industriel arrière Volkswagen de 28 ch et un châssis à mécanisme hydraulique de levage et de rotation. Ce dernier permet à une personne seule de soulever le Klv-20 pour le faire pivoter à 180 degrés et le remettre sur les rails pour retourner au point de départ, sans devoir circuler de reculons.

L’habitacle a sept places et le moteur qui entraîne les roues arrière permet d’atteindre 70 km/h.

Pour rendre ce minibus conforme aux normes ferroviaires allemandes, on retire ses feux avant et arrière, et leurs logements sont recouverts de panneaux métalliques. De plus, des feux standards de véhicules ferroviaires les remplacent : deux feux blancs à l'avant et un feu rouge à l’arrière.

En service jusqu’aux années 70

Ces « minibus ferroviaires » serviront principalement dans les dépôts d’entretien des voies ferrées et pour effectuer des déplacements d’inspection et de réparation sur les rails de la Deutsche Bundesbahn.

Le Klv-20 de VWNO porte le numéro de véhicule 20-5011. Il a été mis en service au dépôt ferroviaire de Plattling, en Bavière, pour ensuite servir dans le dépôt local d’entretien des signaux. Comme la plupart de ces 30 draisines, il a été retiré du service vers la fin des années 70. Aujourd’hui, à peine une poignée de ces Klv-20 sont encore en état de marche et en aussi bon état que celui de VWNO; un véhicule qui servira désormais à différents événements promotionnels du constructeur.

Draisine comme Karl Drais

L’Office de la langue française définit la draisine comme un véhicule ferroviaire automoteur léger servant à l'inspection et à l'entretien de la voie.

L’étymologie de ce terme nous ramène d’abord à l’Allemand Karl Friedrich Christian Ludwig, baron Drais von Sauerbronn, dit Karl Drais (1785-1851). Né à Karlsruhe, il a inventé le vélocipède, cet ancêtre à propulsion humaine (sans pédalier) du vélo qu’on surnomme aussi draisienne, en référence son nom.

Ce mot nous ramène ensuite au Viennois Franz Aloys Bernard qui, en 1837, a créé une variante à deux roues de la draisienne destinée l’inspection des rails et qu’il a appelée draisine, toujours en référence à Drais. Son invention s’est rapidement transformée en véhicule ferroviaire à quatre roues, d’abord à propulsion humaine, puis mécanique.

Photos : Volkswagen

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