En cette campagne électorale municipale, le Pôle Agglo a dévoilé une liste de propositions d’engagements concrets destinés aux candidats des cinq villes de l’agglomération de Longueuil, visant à soutenir, renforcer et valoriser l’économie sociale. Le Courrier du Sud a demandé aux candidats à la mairie de Longueuil : quelle proposition est la plus importante, et pourquoi.

Coalition Longueuil

Dans sa réponse, Coalition Longueuil – parti de la mairesse sortante Catherine Fournier –   a indiqué que l’économie sociale est devenue pour la première fois en 2021 une responsabilité confiée à un élu du comité exécutif. Un geste qui a permis l’adoption de la première Politique d’économie sociale.

Selon le parti, il s’agit d’une «initiative structurante visant à reconnaître, soutenir et favoriser l’émergence, la croissance et la pérennité de l’entrepreneuriat collectif sur son territoire. Cette politique considère l’économie sociale comme un moteur d’innovation sociale, capable de répondre aux besoins des citoyennes et citoyens.»

Elle mentionne que la politique élaborée avec le Pôle agglo sera mise en œuvre dans les prochaines années.

«La Ville entend d’ailleurs formaliser les liens avec les principaux acteurs de soutien à l’économie sociale de l’agglomération, dont le Pôle Agglo.»

L’administration de Catherine Fournier collabore déjà avec eux dans le cadre du projet immobilier de requalification de la Maison des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie, ce qui correspond à l’un des engagements proposés par Pôle Agglo («investir de façon structurée dans l’immobilier collectif»).

Agora Longueuil

Chef d’Agora Longueuil et candidat à la mairie, Sacha Parisella estime que d’évaluer la faisabilité de confier la gestion des écocentres aux entreprises d’économie sociale afin de favoriser l’accès des organismes aux matières revalorisables est l’un des engagements les plus porteurs.

«Cet engagement est essentiel, car il permettrait de transformer un service municipal existant en un véritable levier de développement durable, d’économie locale et d’inclusion sociale», estime-t-il.

M. Parisella soulève que la Ville paie actuellement pour se départir d’une grande partie des matières acheminées, notamment avec le transport, le tri, l’enfouissement ou le transfert vers des centres privés.

Il fait valoir que moins d’enfouissement entraîne moins de coûts directs. «Chaque tonne détournée réduit les frais de transport et de traitement. À titre d’exemple, une baisse de 10% représenterait des économies récurrentes significatives à l’échelle de Longueuil.»

Il expose également que cette approche permet une création de valeur locale, une réduction de la dépendance contractuelle et un effet de levier sur les subventions.

«Les projets d’économie circulaire sont admissibles à des aides financières réduisant ainsi la part municipale, soutient-il à cet égard. Ce n’est pas une dépense supplémentaire : c’est un réinvestissement local d’argent déjà dépensé ailleurs.»

Il croit que dans le contexte actuel, il est essentiel de faire des écocentres des espaces de valorisation et de réemploi capables de générer des retombées économiques, sociales et environnementales.

Il nomme notamment Renaissance (Vieux-Longueuil et Saint-Hubert), L’Entraide Chez Nous et Les Trouvailles comme des acteurs prêts à bâtir un réseau local du réemploi.

«Tout est en place : les organismes, le savoir-faire, la volonté. Ce qu’il manque, ce n’est pas les moyens : c’est la décision de leur confier les écocentres.»

Selon M. Parisella, Longueuil peut devenir un chef de file en économie circulaire.

La question a aussi été soumise au parti Option Alliance. Au moment de publier, la formation n’avait pas répondu à la proposition.

Les idées de Pôle agglo

Voici quelques-unes des idées d’engagements soumises par le Pôle agglo :

-Mettre en place un plan structurant sur l’agriculture urbaine,

-Explorer et soutenir des projets collectifs de mobilité durable et solidaire (navettes communautaires, transport adapté cogéré par des coopératives/OBNL, mutualisation de flottes)

-Produire une synthèse des projets économiques structurants et inventorier les besoins des collectivités

-Mettre en place un comité permanent de suivi de l’économie sociale à l’échelle de l’agglomération

-Évaluer la faisabilité de créer une corporation de développement culturel et touristique