Devimco présente son projet de 500 M$ pour le centre-ville de Longueuil
Devimco a présenté son projet de développement immobilier de 500 M$ pour faire du centre-ville de Longueuil un projet TOD. Quatre tours d’un total de 1200 logements verront le jour au-dessus et à côté de la station de métro Longueuil–Université-de-Sherbrooke, en plus d’espaces commerciaux. À LIRE AUSSI: Il faut des logements sociaux et une vie communautaire, disent des organismes Une entente de compromis, selon l'opposition Longueuil approuve le projet, non sans émettre certains bémols L’entente de principe entre la Ville de Longueuil et Devimco sur laquelle repose ce projet devra d’abord être approuvée par le conseil municipal de Longueuil, le 26 mai. Les deux tours de 22 étages construites sur la station de métro seraient consacrées à des logements locatifs, alors que les deux autres, d’un même nombre d’étages, compteraient des unités de condos et reposeraient sur des basilaires commerciaux, sur une portion du stationnement P2. En conférence de presse le 21 mai, le président de Devimco Immobilier Serge Goulet a présenté ces tours résidentielles comme des produits «hybrides», auxquels seront intégrés des services de tours à bureaux favorisant le télétravail. Un étage pourrait par exemple être consacré à des espaces de coworking. Avec la présence des campus de trois universités, on veut en faire de lieu de savoir et de création où pourraient naître des entreprises, et attirer les chercheurs, étudiants, professeurs et travailleurs autonomes. Aux yeux de la mairesse Sylvie Parent, la crise actuelle ne pouvait être un frein pour aller de l’avant avec cet important projet immobilier très attendu. «ll y aura un lendemain à cette crise, on aura besoin de projets pour relancer l'économie, a-t-elle soutenu. La meilleure chose à faire est d’avoir un projet structurant, et celui-ci en est un. C’est un domino qui tombe aujourd’hui.» Mobilité durable En vertu de cette entente, Devimco verrait à la transformation complète de l’édicule de métro, «la pièce maîtresse de tout le projet, a décrit Serge Goulet. On veut lui redonner ses lettres de noblesse. Le hall d’entrée sera plus grand, plus éclairé, avec une grande fenestration donnant sur la Place Charles-Le Moyne.» Des artistes locaux pourraient être appelés à y créer une fresque retraçant l’histoire de Longueuil. Les travaux s’étendraient jusqu’au sous-sol, pour un réaménagement complet des espaces de paiement. Comme il avait été annoncé plus tôt cette année, la station deviendra universellement accessible, avec l’installation d’ascenseurs. Tant le promoteur que la Ville de Longueuil veulent tirer profit de ce pôle de transport en commun, avec la station de métro (la troisième la plus achalandée du réseau) et le Terminus Longueuil. Sylvie Parent voit le projet de tramway électrique Léeo, présenté en février, comme étant complémentaire à ce «premier jalon» du développement du centre-ville. «On est dans un hub de transports. Avec le tramway, ce sera le plus diversifié du Québec, a pour sa part exprimé Serge Goulet. C’est un atout sur lequel on veut capitaliser.» Le chantier pourrait s’échelonner sur une période de six ans, et ce, à compter de 2021. La démolition de l’édicule du métro pourrait débuter à la fin de 2020. Coûts et revenus Selon la Ville de Longueuil, la vente du 100, Place Charles-Le Moyne rapportera 13,5 M$ à l’administration municipale. On estime que les revenus fonciers se chiffreront quant à eux à 75 M$ sur 15 ans, pour se fixer à 5 M$ par an une fois la construction terminée. «C’est énorme», a qualifié la mairesse. En contrepartie, cette phase de travaux nécessiterait des investissements de l’ordre d’un peu plus de 3 M$ pour la Ville de Longueuil, afin de reconstruire la Place Charles-Le Moyne et de décontaminer et de réaménager le stationnement P2. «C’est ce qui fait que l’on est prêt à aller de l’avant. L’investissement est assez minime», avance Mme Parent. Pas de logements sociaux Ce projet s’inscrit dans la vision plus large de Longueuil centre-ville. Une première entente d’exclusivité avait été conclue entre le promoteur et l’administration municipale, en 2018. «Le cheminement a été parsemé de défis techniques, de sécurité, mais jamais Devimco a ressenti un relâchement, a indiqué le président Serge Goulet. La Ville y a toujours cru, et c’est essentiel.» Mme Parent a qualifié cette entente de «gagnante-gagnante». Elle répondrait aux attentes de l’ensemble des acteurs du milieux, des élus et des citoyens. Cette «première phase» ne comptera pas de logements sociaux, malgré les demandes et inquiétudes exprimées à cet égard par le milieu communautaire, lors d’une consultation publique, entre autres. Ceux-ci pourraient plutôt se retrouver au pôle de développement Roland-Therrien, ou dans le cadre de la replanification du boul. Taschereau. «Dans cette première phase, il n’y en a pas de prévus, mais on est en train d’élaborer une politique de logement social […] qui encadrera leur emplacement et leur financement.»