À compter du 28 octobre

Les agents de bord de Pascan Aviation ont déposé un avis de grève illimitée pour le 28 octobre. Les négociations ont rapidement dévié vers cette option, déplore l’employeur.

La convention collective des 21 membres du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) 5490 est échue depuis le mois de juillet.

Deux mois auparavant, les négociations avaient débuté.

«On a eu à peine 10 rencontres de négociations dont 8 ½ qui concernaient le normatif, a indiqué Yani Gagnon, copropriétaire et chef de la division financière de la compagnie d’aviation. On vient tout juste de recevoir les demandes monétaires puis le syndicat déclenche une grève générale illimitée. C’était quoi l’urgence tous azimuts?»

Le représentant des employés souligne pour sa part que certaines conditions de travail doivent être améliorées et déplore que l’entreprise ne veuille pas trouver de solutions.

«C’est désolant d’en être arrivé là, laisse entendre Jessé Vigneault, président du SCFP 5490. Notre employeur facture des prix très élevés pour des places à bord de ses avions. Nous voulons simplement qu’il utilise un peu de cet argent pour nous donner des conditions de travail décentes.»

M. Gagnon soutient que les demandes sont trop grandes pour l’entreprise. «On n’est même pas dans le même univers, plaide-t-il. Le syndicat veut nous mettre à genou. Je ne peux pas me permettre ces augmentations-là.»

Rappelons que le Service fédéral de médiation et de conciliation a été impliqué au cours des négociations.

Dommage collatéral

Le SCFP a aussi représenté les agents de bord d’Air Canada lors d’un conflit plus tôt cet été. Une grève qui a pris fin par l’intervention du gouvernement.

Yani Gagnon pense que l’issue de ce conflit est en quelque sorte liée à la grève déclenchée chez Pascan Aviation.

«C’est un peu plate, mais on a le sentiment que c’est un dommage collatéral d’autres conflits de travail avec des agents de bord, notamment chez Air Canada, a-t-il avancé. Le syndicat a eu un goût amer parce que le gouvernement s’est impliqué.»

Il assure ne pas être antisyndical comme le laisse entendre le syndicat. Il souhaite négocier une entente qui a du sens pour les deux parties, puisqu’en ce moment, tout le monde est perdant, ajoute-t-il.

Le copropriétaire demeure optimiste, d’autant plus que les deux parties ont convenu de dates pour retourner à la table de négociation.

Des scénarios

L’entreprise basée à Saint-Hubert dessert des vols au Québec vers Longueuil, Montréal, Gaspé, Bonaventure, les Îles-de-la-Madeleine, mais aussi vers les Maritimes à Saint John ou Halifax.

Une destination comme les Îles-de-la-Madeleine, coupée du continent et desservie par au moins trois vols par jour, représente un enjeu de service essentiel, fait savoir M. Gagnon.

«On a des contrats avec Postes Canada pour le courrier, les pharmacies ou les hôpitaux pour des résidents qui ont des rendez-vous à Québec par exemple, a-t-il dit. Il y a cette dynamique-là.»