Logement : le Bloc propose des solutions à une « crise complexe »
Venir à bout de la crise du logement passe entre autres par la hausse du financement dédié au logement social et communautaire et par une simplification des programmes fédéraux et leur arrimage avec les programmes du Québec, selon le Bloc québécois.
Ces deux pistes de solutions apparaissent en tête de liste des 12 recommandations que dresse le rapport de la Tournée nationale sur les enjeux touchant le logement et l’itinérance du député de Longueuil – Saint-Hubert Denis Trudel.
En 2023, le député a tenu une quarantaine de rencontres dans 15 régions du Québec, auprès de 600 acteurs et organisations.
«Ce rapport se veut une petite brique dans l’édifice de solidarité que nous avons le devoir d’ériger au centre de notre projet de société. Des solutions existent. Des tas de gens extraordinaires de partout au Québec m’en ont suggérées. J’en propose d’autres, a affirmé M. Trudel. Il y en a sûrement d’autres encore... Mais le statu quo est intenable.»
M. Trudel s’est montré choqué des répercussions directes de la crise du logement. «Des familles entières qui dorment dans la rue. Des mères monoparentales qui dorment dans leurs voitures avec leurs enfants. Des femmes enceintes qui accouchent sous une tente dans le centre-ville d’une grande ville du Québec. Dix-sept personnes entassées dans un 4 1/2 insalubre», énumère-t-il entre autres.
Denis Trudel (Photo: Gracieuseté)
À Longueuil
Sa rencontre avec des intervenants de Longueuil met en lumière un manque de logements abordables dans la région.
Longueuil est aussi fortement touchée par les phénomènes d’éviction et de reprises de logements, alors qu’une hausse de 500% des demandes en lien avec ce phénomène est rapportée.
Des logements sociaux ont été perdus, faute de financement pour des rénovations. Le rapport fait également état du changement de vocation de maisons de chambres et de résidences privées pour aînés, qui ont jeté des personnes à la rue.
Les organismes proposent entre autres de permettre aux organismes communautaires de se porter acquéreur, de réserver des terrains pour le développement de logements communautaires et d’agir davantage en prévention.
La mise en place d’uRecommandations n fonds d’acquisition pour le secteur social et communautaire, la création d’un programme de prêts à bas taux pour les premiers acheteurs et la réduction des taux d’intérêt pour la construction de logements sociaux et abordables sont parmi les solutions avancées par le Bloc québécois.
La poursuite d’un objectif de 20 % de logements sociaux et communautaires est aussi essentielle aux yeux de Denis Trudel.
Le député plaide pour une refonte urgente de la Stratégie nationale du logement. «Agissant dans une compétence québécoise, la stratégie nationale fédérale ne répond pas aux problèmes du Québec par la nature des programmes découlant de ses objectifs», estime le Bloc.
Le rapport cite la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) selon laquelle durant les six premiers mois de 2023, les mises en chantier accusaient un recul de près de 60 % par rapport à la même période en 2022.
«Abordable»
Malgré les réalités propres à certaines régions, des constats généraux sont ressortis de la tournée: le manque de logements sociaux ou «véritablement» abordables et la nécessité d’une solution pour limiter la marchandisation du marché immobilier.
L’ensemble des acteurs semblent aussi s’entendre sur le besoin de redéfinir la notion d’abordabilité, en fonction des revenus des personnes en non en fonction du prix du marché.
«Une définition statique basée sur un pourcentage fixe du revenu peut ne pas tenir compte de l'évolution des revenus des ménages au fil du temps, mentionne le rapport. […] Les milieux ont largement mentionné que la subvention de logements qui se loueront ensuite à gros prix ne fait pas partie des priorités sur le terrain.»
La semaine dernière, M Trudel s’offusquait de l’appui du fédéral à des logements «abordables» dont le loyer sera de 1300$ pour un 3 ½, dans le cadre du projet Taschereau sur le parc à Longueuil.
Itinérance en hausse
Selon les acteurs rencontrés par le député, la hausse du nombre de personnes itinérantes est indéniable.
«Plusieurs organismes ont mentionné la complexité et la lourdeur des problématiques vécues par les personnes en situation d’itinérance», décrit le rapport. Il est question de dépendance, de mauvaise qualité des drogues et d’enjeux de santé mentale.
La majorité des ressources fonctionnent à pleine capacité, alors que certaines régions en sont totalement privées.