Les services animaliers Proanima ont dû intervenir le 7 novembre dans un appartement de Longueuil, où vivaient pas moins de 50 chats. L’opération a été menée à la suite d’un avis d’éviction transmis par huissier et en présence du Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL).

«Ce sont les huissiers et la police qui nous ont appelés lorsqu’ils ont constaté la présence d’un grand nombre de chats dans le logement», explique l’agente aux communications chez Proanima, Patricia Durocher. «C’était une éviction, donc il fallait vider le logement la journée même.»

Selon Mme Durocher, les animaux étaient étonnamment en bonne santé. «Ils étaient en beau poids santé, et très sociaux. Le seul problème qu’on a constaté, c’était la présence de puces. Mais sinon, ils étaient vraiment en très bon état.»

L’ensemble des 50 chats a été pris en charge par Proanima, qui assure le service animalier pour plusieurs villes de la Rive-Sud. «Habituellement, lorsqu’on est averti d’une surpopulation animale, on essaie de travailler avec la personne concernée pour retirer les chats graduellement, soit cinq ou dix à la fois, afin d’éviter de surcharger nos ressources et de rendre la démarche plus douce pour la personne.»

Cette fois, l’urgence de la situation a forcé l’organisme à recueillir tous les chats en une seule journée.
Une première évaluation vétérinaire a permis de confirmer qu’aucun animal n’était gravement malade ni en détresse. Les adultes ont reçu les soins de base. Ils ont été vaccinés, vermifugés, stérilisés, et seront bientôt disponibles pour adoption.

«Tous sont bien socialisés. Il n’y a pas de problème de comportement», note-t-elle.

Parmi les animaux, deux mères et dix chatons ont été confiés à des familles d’accueil. «Les mamans avaient du lait, alors on a pu répartir les petits, même si on ne savait pas toujours quelle femelle était leur mère biologique», précise Mme Durocher.

Quant à la femme qui vivait dans l’appartement, elle était présente lors de la saisie. Proanima assure vouloir maintenir le contact avec elle si elle reste sur le territoire. «Notre but, c’est d’être dans l’accompagnement, pas dans le jugement. C’est sûr que c’est une situation de détresse. Ce n’est pas une personne mal intentionnée. Il y a souvent beaucoup d’amour derrière ces cas-là, mais aussi un besoin d’aide.»

Ce type d’intervention n’est pas isolé. Proanima en gère environ une par année. Le plus gros cas recensé remonte à deux ou trois ans, à Saint-Jean-sur-Richelieu, où 88 chats avaient été retrouvés dans un logement.

Mme Durocher rappelle que l’organisme offre aussi des cliniques de stérilisation ciblées, pour les personnes à faible revenus, pour prévenir ce genre de situation. «C’est important que les gens sachent qu’il y a des ressources pour les aider avant que la situation dégénère.»

De l’aide
Le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) se montre discret sur les aspects personnels observés lors de cette intervention. Le corps policier précise toutefois collaborer régulièrement avec le réseau de la santé, les services sociaux et le milieu communautaire lorsqu’une personne semble en situation de vulnérabilité. Selon la nature du contexte, une prise en charge peut être entreprise rapidement.

Le SPAL rappelle qu’il travaille étroitement avec le CISSS de la Montérégie-Est, notamment par l’entremise de l’Équipe de soutien en intervention psychosociale (ÉSIP), composée d’un policier et d’un intervenant du réseau de la santé, afin d’offrir un accompagnement humain et adapté aux personnes en détresse.

Lorsque la situation s’y prête, le SPAL a aussi la possibilité de déployer l’équipe Policiers RÉSO qui peut maintenir un lien direct avec les citoyens et agir en collaboration avec les milieux communautaires, de santé et de services sociaux afin de prévenir l’aggravation d’une situation avant qu’elle ne devienne urgente.