Prêt pour la retraite, mais sans relève, Luc Desautels s’était résigné à mettre la clé sous la porte de RD Électrique, ce petit commerce bien connu de la rue Saint-Jean dans l’arr. du Vieux-Longueuil, fondé en 1957. Par des circonstances heureuses, deux jeunes entrepreneurs y ont vu là une belle occasion d’affaires pour faire perdurer cette boutique de vente et réparation de petits électroménagers, sous la bannière La Maison de L’Aspirateur.
La passation s’effectuera officiellement le 1er décembre, mais déjà, le nouveau copropriétaire Stéphane Dumais, 41 ans, est à ses aises dans cette boutique au décor quelque peu figé dans le temps.
Ce dernier est propriétaire de trois boutiques Maisons de l’Aspirateur dans la région, avec son meilleur ami Anthony Bruneau, âgé de 33 ans. «On connaissait Luc de réputation. On entendait souvent parler de RD, que le service est bon. On savait qu’on n’achetait pas un paquet de problèmes!» lance-t-il.
M. Desautels a été propriétaire de la boutique depuis 1983. «C’est une famille qui avait fondé le commerce en 1957, et pour moi aussi, c’était une affaire de famille.»
C’est malheureusement la maladie qui l’a poussé à songer à la retraite, alors que sa femme, qui assure la tenue de livres, a subi deux cancers, et que lui-même est passé à travers deux chirurgies. «On a envie de profiter de la vie», résume-t-il.
Lorsqu’il a contacté un fournisseur pour fermer son compte, ce dernier a décidé de faire un appel à Stéphane Dumais. «Ça s’est dit vite. On s’est dit pourquoi pas? Ça nous fait un pied à terre sur la Rive-Sud», commente le principal intéressé.
Les employés demeureront en poste, à l’exception d’un qui prendra sa retraite.

Réparer
Avec ce changement de bannière viendra un plus grand choix de produits, dont plus d’aspirateurs, et des prix plus compétitifs, soutient le nouveau copropriétaire.
Le service de réparation de petits électroménagers et d’aspirateurs n’est pas prêt de disparaître. «La réparation, c’est la base. C’est ce qui fait entrer les gens dans le commerce», admet Stéphane Dumais.
Et oui, la réparation a encore la cote, malgré les nombreuses invitations à la surconsommation et l’obsolescence programmée.
«Si tu as payé un aspirateur 1000$ et qu’il brise après deux ans, tu voudras essayer de le réparer. Les produits sont de plus en plus chers», observe M. Dumais.
M. Desautel confirme quant à lui que la clientèle est toujours grandissante.
Lors du passage du journal, les tablettes qui accueillent les articles en réparation dans l’arrière-boutique sont essentiellement remplies de machines à café, puis de quelques micro-ondes.

Tant M. Desautel que M. Dumais constatent que les articles réparables sont de plus en plus rares, notamment en raison de la faible disponibilité des pièces. En magasin, ils ne vendent que des modèles qu’ils peuvent réparer.
«Dans le cas d’un aspirateur robot, quand il brise, ce n’est pas la balayeuse qui arrête de marcher, mais le robot! On ne peut pas réparer ça!» illustre le nouveau propriétaire.

Souvent consulté par le magazine Protégez-vous pour connaître les marques et modèles les plus fiables en matière d’aspirateur, M. Dumais fait part d’un constat bien personnel : moins il y a de vis, mieux c’est!»
Tous deux discutent avec enthousiasme de La loi visant à protéger les consommateurs contre l’obsolescence programmée, dont certaines mesures sont entrées en vigueur en octobre dernier.
Les commerçants et les fabricants doivent dorénavant divulguer si les pièces de rechange pour réparer un bien et si un service de réparation sont disponibles. Ils doivent rendre disponibles des renseignements sur l’entretien ou la réparation de biens. S’il veut s’exempter de cette garantie de disponibilité, il doit en aviser le client avant la transaction.
«C’était juste normal», croit M. Dumais.
Les « vendeux » de balayeuses
Lorsqu’il a commencé en affaires, Stéphane Dumais ne s’attendait pas à aimer ça à ce point. «Quand on m’a parlé de balayeuses, je ne pensais pas tripper, mais oui!»
À ses côtés, Luc Desautel parle avec passion du service à la clientèle. «On donne des conseils, on revoit les gens. Et ils te le disent, si tu as été bon ou pas. Le service à la clientèle, c’est le domaine public le plus pur!»
«Si quelqu’un te rappelle et te dit qu’il commence quasiment à aimer faire le ménage, c’est réussi!» ajoute M Dumais.
Luc Desautels parle de la «mauvaise réputation» qui a longtemps collé à la peau des commerçants d’aspirateurs, appelés «vendeux» de balayeuses. Il émet l’hypothèse qu’elle tire son origine des vendeurs itinérants qui, rémunérés à la commission, étaient tentés par la vente à pression, de produits qu’ils connaissaient peu, et ce, sans service après-vente.
Stéphane Dumais ajoute aussi que le Québec est réputé comme un grand fabricant de balayeuses centrales, un produit ici démocratisé depuis plusieurs décennies, mais considéré comme un produit de luxe aux États-Unis ou dans le marché européen. «Les modèles québécois sont le plus vendus à travers le monde!»


Magnifique cette relève inespérée.
C’est mon commerce de quartier préféré.
Tout ce que je.m’y suis procuré est de qualité, abordable et avec des conseils judicieux en prime. Cette expérience client inestimable est devenue rarissime.
Longue vie encore !
Magnifique cette relève inespérée pour mon commerce de quartier préféré.
Tout ce que je.m’y suis procuré est de qualité, abordable et avec des conseils judicieux en prime.
Une expérience client inestimable devenue rarissime