Texte du Brossard Éclair

L’électricien de 23 ans Nicolas Leblanc et la thérapeute sportive Sonia Hurtubise forment un couple dans leur vie qui est présentement gérée avec minutie

Lui, ex-joueur de hockey, et elle, ex-cycliste élite canadienne, en plus de travailler à temps plein, se préparent pour les Régionaux de CrossFit de L’Est, réunissant les meilleurs athlètes de l’Est des États-Unis et du Canada, à Albany dans l’État de New York, du 27 au 29 mai. Dans chacune des compétitions régionales qui se dérouleront à travers le monde se qualifieront 5 hommes, 5 femmes et 5 équipes, qui obtiendront leur billet pour les CrossFit Games en Californie, qui auront lieu en juillet. La Québécoise Camille Leblanc-Bazinet avait d’ailleurs remporté cette compétition en 2014.

Les deux Hubertins qui se sont rencontrés à un gymnase avant de se lancer au crossfit, ont plus que mérité leur place. Lors des qualifications appelées Open 2016 (cinq épreuves en cinq semaines en gymnase), Nicolas a terminé au 6e rang de l’Est du Canada et au 54e échelon mondial parmi 180 000 inscrits. Sonia a quant à elle terminée 26e de l’Est du Canada et 358e mondiale sur 130 000 participantes. Ils ont ainsi aidé l’équipe l’Usine CrossFit Taschereau de Brossard à obtenir le meilleur rang au Canada et le 10e rang mondial parmi 4600 équipes.

Caractère et esprit de famille

L’entraîneur-chef du club Marc-André Ranger en est fier. «Les résultats de nos 3 meilleurs hommes et femmes étaient comptabilisés pour le classement final. Nicolas a été le meilleur homme et Sonia la 3e meilleure femme. C’est tout une réussite pour notre club qui n’en est qu’à sa 3e année. Notre esprit de famille dans le club se reflète en compétition. Nicolas est l’athlète le plus déterminé que j’ai dirigé dans ma vie; il a un mental hors norme. Lorsqu’il ne termine une épreuve, c’est que son corps est à bout, jamais sa tête. Parfois, il tombe d’épuisement, car le corps ne peut plus suivre sa tête. Sonia est tout aussi en persévérance. Avec sa vie d’étudiante universitaire et athlète d’élite, elle a toujours été organisée et disciplinée.»

Le couple se reconnaît dans les qualificatifs du coach. «C’est vrai que quand j’ai une idée dans la tête, je vais jusqu’au bout. Comme électricien aussi, lors d’une situation complexe, je vais tout faire pour réussir un projet, conçoit Nicolas. J’ai longtemps joué au hockey, mais, au fil du temps, j’en ai eu assez des sports d’équipes avec certaines expériences moins faciles. J’ai débuté le crossfit pour le plaisir de m’entraîner et de gérer mon sport. Avec le temps, c’est devenu une passion, puis un style de vie. Je ne vise pas nécessairement un titre canadien ou mondial, j’essaie simplement d’aller le plus loin possible, de dépasser mes limites au maximum. Tant mieux si un bon classement mondial y est associé, mais je ne contrôle pas ce que font les autres.»

Même conception pour Sonia. «Je tente surtout de m’améliorer, peu importe le classement obtenu. J’avais mis fin à mon cyclisme quand j’ai voulu me concentrer sur mes études universitaires. Moi qui a toujours été sportive, il me manquait quelque chose. Je suis tombé dans le gymnase et le crossfit, ça n’a plus arrêté».

Aide mutuelle

Les deux avaient les mêmes forces à leur débuts, l’endurance et le cardio-vasculaire. Nicolas savait qu’il devait améliorer sa force brute et son explosion. Sonia devait améliorer sa gymnastique et aussi sa force. Ils s’aident à leur façon. «Je suis assez anxieuse de nature et Nicolas lui est d’un calme désarmant. Il me motive beaucoup, me sort tantôt de ma zone de confort ou me ramène parfois sur terre. De mon côté, je l’aide dans la prévention et le traitement des blessures d’entraînement». La cycliste a aussi eu de l’influence sur Nicolas qui dit avoir adopté volontier les randonnées sur deux roues avec elle.

À l’individuel plutôt qu’en équipe

Le couple et les quatre autres athlètes ayant amené l’Usine Taschereau au sommet canadien seront toutefois à Albany à titre d’athlètes individuels. «C’est une décision d’équipe, dit l’entraîneur Marc-André Ranger. Nos jeunes athlètes étant peu expérimentés, nous enverrons nos six meilleurs à l’individuel, ce qui permet aux six suivants de faire la compétition par équipe. Leur total de points les qualifie pour Albany; comme quoi l’équipe a de la profondeur. Avec 12 athlètes à Albany au lieu de 6 nous investissons pour l’avenir», dit-il.