SANTÉ. Alors que l’Hôpital de Saint-Jean-sur-Richelieu a dû stoppé la construction de nouvelles installations, la centralisation des laboratoires que prévoit la réforme Optilab pourrait augmenter la croissance de ceux de l’Hôpital Charles-Lemoyne de 282%, selon le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Centre.
Cette réforme créera 11 centres régionaux vers lesquels seront désormais transportés les échantillons des tests. L’Hôpital Charles-LeMoyne deviendrait donc un des laboratoires serveurs, où près de 70% des tests seraient analysés.
Serveurs et associés
«Actuellement, il y a une étude de faisabilité pour la centralisation des activités, explique l’adjointe au président-directeur général du CISSS, Martine Lesage. Les autres centres hospitaliers en Montérégie deviennent des laboratoires associés et une partie des activités vont être transférées à Charles-LeMoyne. Mais il faut comprendre que ça ne se fera pas d’un coup.»
L’étude de faisabilité déterminera, à partir des attentes du ministre de la Santé et des Services sociaux, quelles sont les analyses qui pourront être transférées à Longueuil.
«Il n’y a pas encore de décision de prise! Nous voulons voir, à partir de la proposition du ministère, si c’est réalisable avec l’ensemble des ressources», explique Mme Lesage.
Cette étude va aussi permettre de déterminer quelle superficie sera utilisée dans les nouveaux laboratoires de Saint-Jean-sur-Richelieu, un projet sur lequel la région du Haut-Richelieu travaillait depuis 10 ans.
«Tant que l’étude n’est pas terminée, les travaux vont demeurer arrêtés. Une fois que nous aurons déterminé quel espace les laboratoires vont occuper, nous allons regarder pour proposer un projet au ministère pour l’utilisation de l’espace résiduel», ajoute Mme Lesage.
«Une réforme improvisée»
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) dénonce depuis plusieurs mois certains volets du programme Optilab. L’APTS s’inquiète particulièrement des risques associés au transport des échantillons sur de longues distances.
«Quand on ne sait pas si nous sommes atteints d’une maladie, la dernière chose que nous voulons c’est d’avoir à subir une autre biopsie ou, pire encore, de recevoir un mauvais diagnostic», s’indigne la vice-présidente de l’APTS, Nicole Déry.
Pour l’Alliance, tout doit être fait pour éviter les retards dans le traitement des échantillons. «À l’autre bout de la chaîne, il y un humain qui attend un diagnostic. On ne peut pas jouer avec l’angoisse légitime des patients, au nom d’économies qui sont très loin d’être assurées.
«Encore une fois, le ministre Barrette met en place une réforme dans la plus grande improvisation», souligne Mme Déry.
