MUSIQUE. Les 11 et 12 mai, neuf musiciens formés dans les meilleures écoles monteront sur la scène du Théâtre de la Ville et déboulonneront le mythe de la musique classique. Avec leur spectacle Volksmobiles, Collectif9 propose un contenu digne des grands orchestres, dans un contenant aux allures de spectacle rock.

Ce qui distingue le groupe des autres ensembles classiques est la forme qu’il utilise. Audacieux, Collectif9 propose de l’éclairage, une sérigraphie et une énergie propre aux concerts pop-rock.

«Nous avions tous envie de jouer dans un contexte où nous pouvions mettre notre marque, affirme le contrebassiste du groupe, Thibault Bertin-Maghit. Nous nous permettons de ne pas rester statiques sur scène. Contrairement à ce que nous avons l’habitude de voir, nous parlons avec le public entre les pièces et nous nous accordons le droit d’improviser et de personnaliser les œuvres, ce qui est plutôt rare avec le classique.»

Le musicien raconte que le style du groupe lui permet de se nourrir de l’énergie du public. Les spectateurs de Longueuil auront droit à une formule cabaret, qui permet de prendre un verre et même de danser, selon l’ambiance. «Ça lève bien généralement», remarque le contrebassiste.

Neuf membres et un objectif

Même s’il n’existe pas beaucoup de pièces créées pour une formation de neuf musiciens, les membres, qui se connaissaient par amis interposés, se sont réunis naturellement en 2011.

«Les formations sont souvent constituées de huit musiciens, mais de notre côté, nous sommes un de plus, explique le contrebassiste. Nous jouons plusieurs pièces écrites pour des orchestres symphoniques. Notre constitution est arrivée par hasard, mais elle tient la route.»

Comme Collectif9 contient plusieurs têtes mais aucun chef, les choix artistiques et toutes autres décisions se prennent de manière démocratique, explique Thibault Bertin-Maghit. «Ça engage les discussions, mais comme on se connait bien, on arrive assez rapidement à un consensus.»

Redéfinir la musique classique

En présentant aussi son spectacle devant des groupes scolaires, Collectif9 veut que l’image formatée du classique laisse place à plus de créativité et d’ouverture d’esprit.

«À la base, nous visions un public entre 20 et 40 ans, mais nous arrivons à rejoindre autant des jeunes que des plus vieux. Les amateurs de classique traditionnel trouvent aussi leur compte avec nos propositions; ils nous trouvent rafraichissants.»

Même si ce ne sera pas le cas à Longueuil, le groupe invite parfois de très jeunes musiciens à partager la scène avec lui.

Avec maintenant plus d’une cinquantaine de spectacles à son actif, Collectif9 suit la voie qu’il s’est lui-même tracée.