POLITIQUE. La porte-parole du Parti québécois (PQ) en matière de Transports et députée de Vachon Martine Ouellet, qui réclamait un projet de loi pour régir le service de transport Uber, ne peut que se réjouir du dépôt du projet de loi 100 sur l’industrie du taxi. Après deux années de taxi illégal, «nous avons finalement une réponse à nos demandes», lance-t-elle.

«Je suis heureuse que le ministre des Transports Jacques Daoust ait écouté la demande principale du PQ: qu’il y ait une seule loi qui s’applique à tous les travailleurs. C’est important pour les 22 000 travailleurs de l’industrie du taxi, soutient d’abord Martine Ouellet. Nous avions aussi proposé des moyens pour améliorer le service client, dont la modulation des tarifs et une évaluation du service client, ce qui est inclus dans le projet de loi. Le Parti québécois avait proposé un projet de loi pour donner des mesures additionnelles pour contrer le taxi illégal et certaines de ses mesures se retrouvent aussi dans le projet de loi 100.»

Mais malgré l’accueil favorable du PQ, le projet de loi devra être étudié article par article, rappelle la députée.

«Il y a un article, par exemple, qui parle des tarifs selon un moyen technologique déterminé par règlement, donc ça, c’est assez flou. Et il y a aussi toute la question des taxes, précise-t-elle. Il y aura probablement des clarifications de ce côté-là. Mais je sais que sur ce volet, M. Daoust et moi partageons la même opinion.»

Duper la population

Martine Ouellet a tenu à rappeler que la multinationale Uber «n’est pas une économie de partage».

«Il n’y a pas de partage du tout! Il s’agit d’une entreprise complètement commerciale, une multinationale. Qui, pire, a fait perdre de l’argent à tous les Québécois en ne payant pas ses taxes et qui se cache dans un paradis fiscal, précise-t-elle. Ce n’est clairement pas une économie de partage, ni du covoiturage.»

Selon la députée, Uber a tenté de mystifier la population pour justifier le fait qu’elle ne respectait pas les lois.

«En covoiturage, la destination est décidée par le conducteur et non par le client, mentionne Martine Ouellet. C’est clairement du taxi et ce n’est pas acceptable comme attitude corporative.»

Toujours pas dans la course

Même si elle ne s’est toujours pas lancée dans la course pour remplacer Pierre Karl Péladeau à la tête du PQ, Martine Ouellet a déjà reçu de nombreux appuis, dont ceux du député bloquiste Xavier Barsalou-Duval et de l’ex-ministre Gilbert Paquette.

Trois candidats ont déjà fait part de leur intention de diriger le PQ, Alexandre Cloutier, Véronique Hivon et Jean-François Lisée.

Martine Ouellet demeure quant à elle toujours discrète sur ses intentions. Questionnée par Le Courrier du Sud, elle a simplement mentionné que «tout est assez aligné». Mardi, la députée a précisé qu’elle n’annoncera pas avant le 27 mai si elle se lance ou non dans la course. 

«Je ne suis pas pressée comme mes collègues d’annoncer quoi que ce soit. Nous n’avons pas la même stratégie», a-t-elle conclu.