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Le milieu communautaire et les logements sociaux, parties intégrantes du futur centre-ville?

le jeudi 18 octobre 2018
Modifié à 15 h 54 min le 18 octobre 2018
Par Ali Dostie

adostie@gravitemedia.com

URBANISME. Le plan particulier d’urbanisme (PPU) du futur centre-ville de Longueuil a beau faire miroiter un milieu de vie «humain, dynamique et connecté», n’en demeure pas moins qu’aux yeux de plusieurs organismes de Longueuil, deux ingrédients majeurs manquent: des logements sociaux et le communautaire. Dans le premier PPU adopté en juillet et qui a fait l’objet d’une consultation publique le 4 octobre, aucune information n’est donnée quant au nombre de logements sociaux que pourrait accueillir le vaste projet autour de la Place Charles-Le Moyne. «La Ville nous dit qu’elle en veut, mais on ne sait ni comment, ni combien. Aucun chiffre ou mesure concrète ne se trouve dans le PPU, évoque le porte-parole de la Coalition des organismes de l’agglomération de Longueuil pour le droit au logement, Martin Boire. Dès que l’on veut densifier un milieu, il doit y avoir de l’espace pour des logements sociaux.» M. Boire, tout comme plusieurs représentants du milieu communautaire, était présent à la consultation publique pour faire part de ses inquiétudes. La rareté des terrains disponibles rend d’autant plus important d’intégrer les logements sociaux à cette immense vision de développement qui prévoit des centaines de logements privés et locatifs. «C’est une belle opportunité», reconnait M. Boire, rappelant que la mixité sociale est encouragée dans les nouvelles façons de penser le développement des villes. Selon le dernier recensement, près de 12 000 ménages locataires consacrent plus de 30% de leur revenu pour se loger, plus de 3000 habitent dans un logement ayant besoin de réparations majeures et plus de 2360 habitent dans un logement dont la taille est insuffisante. Du côté de la Ville, on précise que le PPU, composante du Plan d’urbanisme en cours d’élaboration, a pour rôle de dicter les grands principes de la vision pour le futur centre-ville. Les objectifs précis quant au nombre de logements sociaux qui y verraient le jour devraient se retrouver au plan d’urbanisme qui vise l’ensemble du territoire. «Le développement du centre-ville de Longueuil tiendra compte de la Politique sur l’habitation et le logement social de la Ville», assure le porte-parole Louis-Pascal Cyr. Il rappelle que le gouvernement du Québec a accordé de nouveaux pouvoirs aux municipalités pour ce qui est de l’accessibilité aux logements abordables, sociaux et familiaux. «Ces articles permettent aux villes d’adopter un règlement encadrant l’accessibilité à de tels logements, conformément à des orientations définies à cette fin dans le plan d’urbanisme.» La Société d'habitation du Québec (SHQ) recommande de plus une approche à l’échelle de l’agglomération. Porte d’entrée et lieu de transit La densification peut entraîner des besoins en matière de sécurité alimentaire, en aide au logement. «Des milliers de locataires, ça amène son lot d’enjeux. Si on ne veut pas juste que ce soit la police qui intervienne, si on veut faire de la prévention, offrir du soutien, ça prend des organismes», fait valoir Martin Boire. Ce que fait d’ailleurs déjà le Carrefour le Moutier, dont les locaux sont situés au métro Longueuil. L’organisme offre un lieu d’accueil et d’écoute à toute la population, ainsi que des services spécifiques aux nouveaux arrivants et demandeurs d’asile. Un service qui a toute sa pertinence à cet endroit, croit la directrice générale Madeleine Lagarde. Ce secteur névralgique est un lieu de transit et la porte d’entrée de la ville, particulièrement pour les nouveaux arrivants. Le Carrefour le Moutier a récemment initié une réflexion autour de la création d’une Maison de l’accueil, un «pôle de solidarité» qui offrirait un ensemble de services complémentaires à la mission du Carrefour le Moutier, grâce à un partenariat avec différents acteurs locaux tels que le Carrefour Mousseau, le Centre communautaire le Trait d’union, le Comité logement Rive-Sud, la CDC et même un CPE. La Ville de Longueuil est également impliquée. «Le Carrefour conserverait sa mission mais propose de travailler avec d’autres. On propre une fluidité de services, de travailler ensemble», évoque Mme Lagarde. Aucun engagement n’est jusqu’ici confirmé du côté de la Ville de Longueuil, mais Mme Lagarde confirme une ouverture. La conseillère municipale Monique Bastien a d’ailleurs participé à plusieurs rencontres. La Ville de Longueuil confirme que le projet est «à l’étape de discussion, présente Louis-Pascal Cyr. Si le site optimal est au centre-ville et que le conseil identifie le centre-ville comme lieu d’accueil de cette Maison, les affectations proposées au PPU permettent tout à fait l’implantation d’une telle Maison.» Oui à des organismes, mais trop tôt pour les détails Quant à la présence d’organismes communautaires, elle s’inscrit dans la création de «milieux de vie complets, inclusifs et à l’échelle humaine, à la création d’un sentiment d’appartenance», soulève Louis-Pascal Cyr, qui souligne le «leadership» de la Ville en matière d’offre de services communautaires. «Il est bien entendu trop tôt pour définir cette offre, mais elle sera présente et déterminée en concertation avec les intervenants concernés», relève-t-il.

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