Les employés des ressources à assistance continue (RAC) ont dénoncé ce 29 octobre devant le bureau de Lionel Carmant à Longueuil de «graves problèmes de sécurité» sur leurs lieux de travail, qui sont des milieux de vie pour des personnes vivant avec une déficience intellectuelle, un trouble du spectre de l’autisme ou des troubles graves de comportements.
Au cours de la dernière année, l’équipe de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) de la Montérégie-Ouest a déposé pas moins d’une dizaine de plaintes à la CNESST pour dénoncer des lacunes en matière de sécurité dans les RAC.
Si des correctifs ont été apportés aux dérogations relevées, l’Alliance soutient que le CISSS de la Montérégie-Ouest «corrige à court terme, répare», mais néglige la prévention des risques.
Isabelle Bessette, représentante nationale de l’APTS de la Montérégie-Ouest, relate que des outils de construction ont été laissés sur place par un constructeur, libre d’accès à la clientèle.

Elle estime que dans la gestion des RAC, le Centre intégré de Santé et Services sociaux de la Montérégie-Ouest (CISSSMO) joue un rôle de vigie, de promoteurs privés ayant la responsabilité des lieux, de même que de l’offre alimentaire.
Déguisés
C’est d’ailleurs pour pointer du doigt les lacunes de cette offre alimentaire que des membres ont manifesté déguisés en banane, en citrouille, ou encore en portant une cape aux motifs de légumes. Une employée arborait un costume de chef cuisinier.
«Le thème, c’est ce qui nous manque dans les RAC», illustre Mme Bessette.
Elle donne en exemple des guimauves en guise de collation pour de jeunes adultes. «Si une personne avec une déficience intellectuelle ou trouble grave du comportement ne mange pas à sa faim, il y a un risque qu’elle se désorganise. Et si les employés ne sont pas formés adéquatement, il y a une désorganisation sur tout le plancher.»
Ce manque de formation découle d’un important roulement de personnel, évoque l’APTS. «Les gestionnaires sont débordés, les employés ne savent plus à qui se référer», signifie Mme Bessette.
«Les employés vivent des microagressions tous les jours. Te faire rentrer dans le mur et avoir une commotion cérébrale, c’est le genre de choses qui arrivent», ajoute-t-elle.
«Les ressources à assistance continue, c’est le parent pauvre du réseau de la santé. Mais cette clientèle a droit à la même qualité de service.»
-Isabelle Bessette, représentante nationale de l’APTS de la Montérégie-Ouest
L’APTS de la Montérégie-Ouest entrera en contact avec le ministre responsable des Services sociaux et député de Taillon Lionel Carmant pour faire valoir ses revendications.
On compte une vingtaine de ressources à assistance continue en Montérégie-Ouest.
Selon l’APTS, la situation dépeinte en Montérégie-Ouest est répandue partout au Québec.
Évaluations mensuelles et professionnels supplémentaires
Le CISSSMO assure que tous les gestionnaires «sont impliqués activement pour mettre en place des mesures pour favoriser des milieux sécuritaires et attractifs» dans les RAC.
Il soutient que des évaluations mensuelles et visites préventives sont effectuées dans chacune de ces résidences «pour nous assurer du maintien d’un environnement de travail sécuritaire».
Le CISSS réfute aussi les propos de Mme Bessette à l’effet qu’il joue uniquement un rôle de vigie dans les milieux où un promoteur assure les services de gîtes et couverts.
«Un gestionnaire est dédié à chaque milieu pour assurer une gestion de proximité auprès de notre personnel et pour veiller à la réalisation des responsabilités de l’équipe du promoteur, se défend-il. De plus, nous avons des coordonnateurs d’activités soir/nuit/fin de semaine qui assurent la gestion des milieux durant ces périodes.»
Il dit aussi veiller à l’amélioration constante de l’offre alimentaire. Des suivis réguliers assurent la satisfaction des usagers. «Un sondage sur la qualité du service a été réalisé au cours de l’été 2025 et nous avons entrepris une démarche pour cibler les recettes préférées de chacun des milieux et bonifier le menu», indique-t-on.
En matière de formation des intervenants, le CISSSMO évoque un programme implanté depuis plus d’un an, de même que l’ajout de professionnels «responsables de l’encadrement clinique à temps complet dans nos milieux qui assurent l’appropriation et le développement de l’expertise dans nos milieux».
L’embauche personnalisée, le comité permanent qualité de vie au travail, l’autogestion des horaires par les employés, des activités spéciales pour les usagers et des mesures de conciliation travail/vie familiale font partie des mesures mises en place pour favoriser l’attraction du personnel.


 
								        								             
							