ÉDUCATION. Le président de la Commission sur l’éducation à la petite enfance André Lebon déplore le rejet par Québec de la principale recommandation de son rapport: la gratuité des services de garde pour tous.

Dans son rapport rendu public le 21 février, la Commission présente la gratuité des services éducatifs pour tous les enfants de 0 à 4 ans du Québec comme une priorité permettant d’assurer la réussite éducative et l’égalité des chances, au même titre que l’école.

Une recommandation qui a rapidement été balayée du revers de la main par le ministre de l’Éducation Sébastien Proulx. Ce dernier a pour sa part rappelé le caractère indispensable des contributions financières parentales dans le maintien d’un service de qualité.

Or, pour le président de la Commission André Lebon, les effets pervers de la tarification en vigueur nuisent à la consolidation du réseau éducatif. Il invite ainsi le ministre à reconsidérer ses priorités.

«M. Proulx a passé l’automne à réfléchir à la réussite scolaire, à déplorer le taux d’analphabétisme au Québec et à dénoncer le décrochage scolaire, mais il ne voit pas que tout l’argent dépensé dans ces domaines pourrait être investi à la source, soutient M. Lebon. On éviterait bien des échecs en misant sur la réussite éducative dès la petite enfance. C’est une vision à long terme qu’il faut avoir désormais», proteste le président, dénonçant une politique qui préfère colmater les brèches.

Selon le rapport, offrir l’égalité des chances grâce à une éducation de qualité dès le plus jeune âge «est une priorité que le Québec devrait avoir comme société pour tous ses enfants, peu importe la situation économique de leurs parents».

Plusieurs autres recommandations ont également été émises, telles que la mise en place d’une formation initiale et continue obligatoire pour le personnel éducateur; une stratégie concertée pour le déploiement de la maternelle 4 ans; la gratuité des services; ainsi que le regroupement des services éducatifs offerts aux enfants de 0 à 16 ans sous la responsabilité d’un même ministre.

Rappelons que ce rapport a été réalisé à la suite de consultations dans 14 villes de la province, en novembre 2016. Il tient compte des commentaires et des 150 mémoires déposés par différents groupes dans le domaine de l’éducation. 

La Commission est l’initiative de l’Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE), en collaboration avec l’Institut du Nouveau Monde (INM).